La Faim Justifie les Moyens

La Faim Justifie-t-elle tous les moyens ?


Contrairement à l’idée, ça n’implique pas forcément de braquer des sacs à main.


D’ailleurs, y en a moins dans la rue, la crise pour les pickpockets, obligés d’aller taffer au Burger King le temps que le tourisme reprenne du poil de la bête.


Non mais moi j’ai faim de savoir, de connaissances et de compétences, pas au menu des fast food classiques ça.


Et oui j’ai aussi faim du reste et surtout, je remarque que l’appétit vient en mangeant.


C’est valable pour le sexe, la bouffe, l’argent, l’information, les connaissances et sans doute pleins d’autres trucs qui ne me viennent pas à l’esprit, comme la drogue, l’alcool et les vaccins.


D’avoir faim, aujourd’hui, me renvoie à cette voix qui me dit régulièrement « Tu te rappelles quand on te disait que tu pouvais faire mieux ? »


30 ans qu’il ma fallu pour comprendre que l’oseille ça tomberait pas du ciel, que même si ça avait été le cas, il aurait fallut pouvoir en faire de la matière comestible et chaque jour que Dieu fait je m’étonne de tous ces jeunes ados qui tombent encore et toujours dans la même boucle à vouloir rêver d’un monde plutôt que de le construire.


Les quelques plus malins mangeant la plus grande part du gâteau, faisant baver sur Facebook et LinkedIn. Les quelques copains qui ont tout donné dès la première seconde, à dix huit ans dans les starting block. Propriétaires d’un appartement à vingt cinq ans, d’une petite vie de famille pour les plus chanceux d’entre eux. Ils ont toujours l’air d’avoir les crocs. En fait, encore plus qu’avant et il leur en faut toujours plus pour être rassasiés quelques temps, c’est louche et ça a l’air moins sain d’un coup tout ça.



Je revois les images et le texte déclamé par Robin Williams face au lac dans Good Will Hunting “You’re just a kid”.


Toujours à remettre la vie en question. Mais comment transmettre le plus tôt possible l’idée que c’est aujourd’hui et maintenant qu’il faut commencer à capitaliser sur ce qui sera le plus important demain ? Cette scène culte elle-même n’a pas réussie à inspirer les jeunes de ma génération et pourtant elle m’a touchée très tôt dans mon adolescence et je n’ai rien su en tirer à ce moment qui aurait pu tout changer.


Le fait est que c’est impossible d’avoir l’esprit de compréhension à l’âge où un adulte pense qu’il aurait du l’avoir. A douze ans, rien n’est important demain, l’insouciance de cet âge pour l’essentiel des enfants leur permet de survivre à travers ce monde et de se charger à bloc d’une chose qui va leur manquer tout le restant de leur vie, l’innocence.  L’image d’un monde merveilleux qui leur veut du bien. Un monde protecteur que les parents s’évertuent à maintenir le plus longtemps possible, pour les plus chanceux de ces gamins qui n’auront à affronter la dur réalité que beaucoup plus tard alors que d’autres vendront du shit dans la cours pour pouvoir se payer la cantine.


La répartition est complètement aléatoire, tout le monde n’aura pas à manger. Celui qui vient du rien pourra être celui qui mangera tout avant les autres, des années plus tard à force d’avoir eu la dalle. Un autre bien nourrit se laissera dépérir le jour où il devra se battre pour sa pitance et plein d’autres resteront bien sagement là où ils sont nés.


Un soupçon de chance est nécessaire à chacun, une pincée d’intelligence et de sagacité pour savoir faire fit d’une bonne opportunité, le tout dans un fond de sagesse qui prend son goût d’année en année. Voilà la recette de la vie et c’est pourquoi personne n’a le même goût.


J’ai faim et vous aussi, mais de quoi? Sachez-le au plus vite, ça vous évitera de manger le dessert avant l’entrée. Quoi que là encore, c’est à vous de voir au final, le sens de la vie ou d’un repas, ça ne dépend pas de moi.


Bon Appétit.


Arnaud.