Tik Tok
Tik Tok
C’est le bruit du temps qu’on voit passer, sur une horloge, dans un clocher, Tik Tok.
Aujourd’hui, c’est l’étendard du temps qui s’envole sans qu’on l’ai vu, des images qui défilent à 24 par seconde. Le temps s’est divisé en milliséquences visuelles qui se dilapident plus vite que le salaire d’un Apple Addict.
Tik Tok c’est l’inflation au carré. On divise les secondes pour avoir plus de devises et on augmente la quantité de biens disponibles en se le faisant servir gracieusement, l’internet 3.0, il implique une belle doctrine esclavagiste 3.0 au passage si vous voulez mon avis.
On s’insurge contre un État qui augmente les taxes et force des vaccins mais on ne compte pas les heures dépensées à regarder du contenu fournit par des esclaves à qui on a vendu de la super productivité lyophilisée conditionnée en carton de 1000/1 contre une chance de succès plus qu’éphémère. Fini le quart d’heure de gloire, maintenant, c’est 15 secondes d’existence que chacun rêve de voir se multiplier par millions, sans prendre le moindre rond au passage…
Avant on jouait au loto pour gagner de l’argent, maintenant, on prend du temps, pour pas gagner de l’argent dans l’espoir de recevoir des vues, des likes et des commentaires… si je dois rappeler que ça ne fait pas manger…
Alors je dis Tik Tok, mais je suis pas Toc Toc c’est parce que ça colle bien avec la photo du jour. L’idée reste valable pour chaque minute passée à consommer du contenu en ligne, à lire des livres, à se faire à manger. Chaque seconde compte alors qu'hier je vous disais que tout planifier équivalait à tuer sa muse.
Un énieme paradoxe de la vie.
Tik Tok un gamin fait une blague sur internet, Tik Tak, des enfants perdent leur temps sur des manettes, Ding Dong des ados s’éclatent en écoutant des K7.
Silence, pour nos grands parents qui n’avaient plus de clochers debout, qui comptaient dans leur tête les secondes entre chaque bombardement, entre chaque obus qui se rapprochent d’eux comme l’orage, tombant lourdement comme des cloches qu’ils sont, vu qu’ils les ont faites fondre, les cloches, pour pouvoir les faire retomber plus loin.
C’est un peu lugubre d’un coup ici, l’ambiance c’est assombrie, pourtant, dans l’histoire, qu’est-ce qu’on fustige ? A chaque période, les moyens contemporains de tuer le temps. C’est mieux que de tuer des humains non ?
On est pas tous voué à être ultra productif, si on l’était, on aurait pas la possibilité de profiter du temps des autres, qui leur reviendrait trop cher et donc plus difficile à donner.
Ceux qui percent, tant mieux, ceux qui essayent, tant mieux, ceux qui regardent, tant pis pour eux.
Bonne nuit.
Arnaud.