La vie des autres

On s'en fout de l'avis des autres !

Mais pourquoi passe-t-on notre temps à regarder ce qui se passe chez notre voisin ? Pourquoi se compare-t-on alors qu'une fois qu'il faut affronter la réalité, on n'a qu'à dire qu'on s'en fout en fait !

Peut-être que c'est parce qu'on est des êtres humains, qu'on cherche constamment à avoir plus en faisant moins, à vouloir posséder le monde alors qu'il est trop grand pour nos mains.

Se regarder le nombril, sans regarder ce que font les autres, c'est aussi le meilleur moyen de vivre sans vivre, sans affronter les possibilités infinies qui s'offrent à nous chaque jour, chaque seconde.

Critiquer l'union des autres, parce que ça ne correspond pas à nos standards acceptables, transmis par des parents, qu'on a passé notre jeunesse à rejeter, simplement parce qu'on n'ose plus regarder par-dessus le muret ce que font les autres.

Demander pourquoi, pourquoi tu fais ça, c'est confronter un voisin, lui faire comprendre que peut-être, c'est pas bien. Fermer sa fenêtre parce qu'à l'étage d'en dessous le locataire fume des joints et qu'on n'a pas envie de respirer le même air, c'est un choix, mais c'est le premier acte de confinement et d'isolement.

Personnellement, je préfère me mettre sur la terrasse et critiquer ouvertement ce genre de comportement en prenant bien le soin de ne pas passer la tête par-dessus la rambarde. Si j'ai le droit de renifler de la fumée gratuitement, il a le droit d'entendre ce que j'en pense au même prix.

Par contre, et c'est comme ça, on vit en société, il a le droit de fumer dans son espace de vie, j'ai le droit de ne pas être d'accord, mais il n'est pas obligé de se conformer à mes principes, pas plus que moi aux siens.

C'est le consensus, mais il faut qu'il soit conscient. Pas qu'on soit toujours en train de courber l'échine sans rien dire, pas laisser les autres faire sans jamais défendre nos propres besoins. L'équilibre est important, apprendre à vivre en société implique de regarder, d'observer, autour et à l'intérieur de soi, comparer et améliorer ce qui peut l'être et laisser un goût amer à son voisin, ce n'est pas grave, ça fait partie du jeu.

Forcément, il y a les extrêmes et l'injustice qui s'y rapporte, mais ce sont de petites anomalies rectifiables à l'échelle d'un être humain dont je parle et auxquelles il faut donner de l'importance, plutôt que d'essayer d'affronter la bêtise humaine à pleine force.