Fonds de Tiroirs

Les fonds de tiroirs


Cet article devait s'appeler "Planning", mais comme vous allez vite comprendre, il a pas suivi le plan d'origine.


Avoir un projet de vie, c’est mignon, c’est sympa, mais c’est surtout complètement utopique. Si vous gardez votre plan original sur papier et que vous le comparez avec le résultat final, vous vous rendrez vite compte que vous avez perdu pas mal de temps à essayer de contrôler l'incontrôlable.


La vie n’a pas prévue de vous laisser faire comme bon vous semble. Destinée ou autres appellations célestes, il ne s’agit rien d’autre que du fait que votre vie vous appartient certes, mais qu'elle va croiser beaucoup d'autres chemins tracés par d'autres êtres en mouvement.


Les influences de chaque parcours feront leur travail de réajustement à votre échelle, pour le pire et le meilleur. Votre plan, si tangible soit-il, n’est voué qu’à être modifié régulièrement. Imaginez-vous faire le constat de vos objectifs dans quelques semaines, la dépression vous guette, vous n’aurez pas réussi à garder le cap, vous ne vous serez pas donné les moyens, vous n’avez pas su dire "non" aux personnes qui vous ont invitées à vous ouvrir à d’autres possibilités. Est-ce que ça fait de nous des gens faibles, de ne pas vouloir vivre dans une bulle qui ne rebondit pas ?


Faut que je vous parle un peu de développement personnel. J’aime bien le concept, et comme souvent, je me suis immergé pour en toucher l’essence et en revenir avec quelques enseignements.


Cracher sur l’idée c’est stupide, surtout si on a des aprioris non fondés, mais embrasser le concept à bras le corps, c’est plus un mouvement du désespoir. Dans ces conditions vous ne serez jamais rien d’autre qu’une marionnette à la solde d’un concept qui se nourrit de vous en vous vendant du rêve que vous devez construire vous-même à la force de votre esprit… c’est du vent pour 80% des gens. De l'énergie et de l'argent pour les autres 20%


Les coach en développement personnel sont tous plus ou moins des charlatans car ils savent que moins de 10% de leur audience en aura pour son argent, et ils se servent de ce même argument pour culpabiliser l'audience moins réceptive et se déresponsabiliser en pointant du doigt ceux qui auront su tirer profit.


Pourtant, il y a du bon dans leurs enseignements. J’ai lu quelques édifices littéraires de la fonction, puis je me suis laissé guider en suggestion pour descendre dans l’analyse psychologique humaine, sur les projets d’aide à la gestion économique et sur du pur coaching merdique sans font. J’ai même écouté l’audio book « l’art subtile de s’en foutre » et le titre complet devrait continuer avec « de s'en foutre plein les poches en tordant un concept de manière démagogique et subversive pour dire la même chose que les autres en essayant de mettre d’accord ceux qui n’y croient pas à l'origine ». Ce livre c’est une foutaise à côté d’autres idées et concepts de perception de la vie qui valent vraiment la peine d’être intégrés, digérés et adaptés à vous.


Pour finir je voudrais pointer du doigt l'évidence. Ça ne servirait à rien que le monde soit « efficace » car la fonction "marginale" deviendrait le perturbateur capitaliste (Oui, aujourd'hui, être marginale, ou tout du moins le croire, c'est la normalité).


En perspective, aujourd’hui, le monde est divisé entre les nantis sur développés et coachés pour le rester et ceux qui comprennent et affrontent les méandres administratifs pour s’en sortir sans rien branler, sans se rendre compte qu’ils se fatiguent toute la journée à gruger… au milieu, il y a toi et moi qui tentons de tirer notre épingle du jeu sans être suffisamment efficace ni dans nos démarches administratives pour toucher le RSA ni dans nos motivations productives pour ne pas en avoir besoin…


Je me fais un peu pousser les crocs dernièrement, j’ai une famille à nourrir, et si j’ai pas connu la guerre, je connais les fins de mois difficiles et la pression économique du monde autour qui continue d’avancer pendant que je vide mon plein pour aller gagner l’argent qui sert à le remplir et qu'à chaque fois, j'arrive à en mettre un peu moins.


Merci Macron pour les 400€ de fin d’année, j’en ai pas vu la couleur en vrai. Mais ça m’aura permis de gagner un mois de sursis en attendant la prochaine paye, je précise qu'on est le 7.


Le pire dans l’histoire, c’est que je connais des gens riches qui raclent aussi les fonts de tiroirs et qui subissent le même stress… c’est un paradoxe qui me perturbe particulièrement. Mais on en parlera une autre fois.


Biz.


Arnaud..