La singularité

La Singularité

C’est le moment où une intelligence artificielle a trouvé le moyen de s’auto updater et se rendre indépendante d’actions humaines pour la débuguer. C’est le point de non retour, où l’I.A. sera devenue autonome et prendra ses décisions avec les compétences qu’on lui aura donné… à savoir l’omniscience dont on a toujours rêvé.

Ça n'a rien à voir avec la photo ? Bien sûr que si, vous allez comprendre.

Si on doit adapter la singularité à un être humain, ce n'est pas logique mais ça me fait marrer, c’est le moment où l’enfant s’émancipe de ses parents. Il passe à la vie active et paye ses propres factures, “Bravo Gamin”. Les plus malins font payer leurs factures à leurs parents longtemps après avoir intégré le monde actif des gens qui bossent.

Contrairement aux machines de Terminator, ou la matrice de Matrix, la singularité humaine, la capacité de prendre des décisions en son âme et conscience sans se soucier des répercussions ou plus intelligemment, en les assumant, est généralement limitée par l'affect.

Aimer est le propre de l’humain. Même si on va reconnaître des besoins affectifs chez d’autres mammifères, on peut scientifiquement se mettre d’accord sur l’idée de choix qui nous incombe dans ce domaine. Nous sommes capables de rompre des liens familiaux ou amoureux, les animaux, beaucoup moins souvent. Leur destin sont liés à vie dans l’essentiel des cas.

Nous sommes également capables d’aller rationnellement nous attacher à des personnes extérieurs, pour le pire et le meilleur, mais de notre volonté. L’amour a ses raisons, bla bla bla, ça reste une décision que de donner sa chance à une étincelle ou de laisser s’éteindre un feu.

On s’éloigne des baskets, je sais. Je vous fait remarquer qu’on est plus tout prêt de l’idée de singularité non plus.

L’idée, c’est que, la transmission d'un ADN implique une connectivité affective plus grande, on les appelles “les liens du sang”. Dans cette connectivité, le parent a une attraction vers la conformation de sa progéniture à l’idée de la perfection non atteinte qu’il a.

Exemple, j’aime courir et je voudrais le transmettre à ma fille, j’aime marcher aussi, l’activité sportive et l’idée même de voyager, en fait, j’ai tendance à vouloir transposer l’image que j’aimerai avoir, sur elle, instinctivement. J’ai envie de la former à être une version optimisée de moi, une upgrade. Ce qui n’est pas logique, et c’est là qu’on se rend compte que l’idée de singularité humaine est complètement irrationnelle. Car chaque parent a une conception du monde qu’il veut transmettre à un enfant qui ne vit pas dans ce même monde. Certaines choses sont similaires, mais l’avenir qui l’attend est loin d’être perceptible par les gens d’une génération précédente.

Mes grands parents ont connu la guerre, l’après guerre, les trente glorieuse, la télévision, l’automobile, l’aviation, le micro onde, les téléphones cellulaires et pour certain même les smartphones et les ordinateurs accrochés à des poignets quand les premiers qu’ils ont vu en photo étaient des infrastructures grandes comme des hangars. Ces personnes ont évolué dans un monde changeant à vitesse V V prime, tout en devant transmettre des valeurs proches du vieux monde, famille, patrie, survie.

Pour mon père et ma mère, même histoire, sortie des trente glorieuses, et moins la guerre dans le vif de la chair, ils ont connu les premières dépressions liées à un niveau de vie hors propos et des attentes du marché qui n’étaient pas du toutes saines. Dix années de disettes payées par leurs parents ayant complètement perturbée la perception de satiété de l’humanité version occidentale. Mais pour le reste, ils ont su s’adapter, il en reste donc pour la famille, un peu pour la patrie, le soi substitue à la survie, merci la psychanalyse moderne.

Notre génération vit dans le coton, c’est confortable, mais c’est super difficile de prendre appuis. Il faut qu’on se contente du minimum, vu qu’on a tout épuisé, que tout coûte cher, mais que bon, faudrait voir à garder les pieds sur terre avant d’aller chercher refuge ailleurs.

Alors on plonge dans la recherche informatique, on crée des intelligence artificielles qui pensent à notre place et nous divertissent selon ce qu’elles pensent être ce que nous voulons, avec de moins en moins de besoin d’update significatives, la marge d’erreur se réduit et bientôt, ils seront là, les autres, pas venu d’ailleurs mais bien créé par nous. Une nouvelle entité pensante, non physique, à peine tangible et indissociable. Construites par quelques identités singulières avec la capacité de coder, avec une perception du monde bien étriquée et donnant la vie par langage crypté.

Pour en revenir aux baskets de ma fille, je veux qu’elles vivent, je veux qu’elles marchent et qu’elles courent, et pour en arriver à ma fille, je veux qu’elle ai un air pure à respirer, qu’elle soit libre de penser et pas dirigée par les miennes dans mes instincts d’humain attardé.

Je veux aller courir avec elle, qu’on s’amuse, je veux pas être grégaire à cinquante ans, abusé par la société et ses besoins qu’elles nous transmet et qui appartiennent à d’autres. Un peu comme si des gens au dessus de nous voulaient qu’on vive la vie qu’ils croient qu’on devrait tous vivre, pour être en harmonie avec eux.

Je vais m’arrêter là, c’est le deuxième texte que je ponds aujourd’hui qui part trop loin, mais celui-ci reste intelligible, je crois.

A demain,
Arnaud.