Tant de choses à faire

Tant de choses à faire

« So much to do, and so little time. »





Dans mes références culturelles, c'est une réplique du Joker dans Batman. Cette réplique est sans doute inspirée de la chanson de Louis Armstrong.


So Little Time (So Much To Do)



Et ça me rappelle régulièrement une de mes nombreuses névroses.

Ce besoin systématique d'avoir vingt-cinq projets sur la table.

Je sais que je ne suis pas le seul dans cette situation, et que ce n'est pas forcément bon, mais... oui, je vais défendre un peu ma position.

Toute ma jeunesse, je savais que d'avoir une idée fixe m'aiderait à avancer dans la vie, mais ma seule idée fixe c'était d'avoir une idée fixe. Pas moyen de trouver une vraie passion définitive et productive.

J'ai donc touché à tout, sans voir les imbrications, sans les chercher, à l'instinct, et bizarrement, malgré un certain manque d'efficience et de potentiel d'aboutissement, ça se terminait plus ou moins bien.

Toujours des gens pour croire en moi, une mère pour me soutenir et me permettre de me relever pour la prochaine tentative. Et pour ce qui est de mon talent principal révélé à travers ces expériences, ma résilience, éprouvée et améliorée à chaque échec de projets de relation et même de connexion avec moi-même.

Résultat ? A mes yeux, mes milles projets n'en sont qu'un, régulièrement chacun d'entre eux me sert aujourd'hui dans l'accumulation de connaissances et de ressentis instinctifs pour prendre de meilleures


Si aujourd'hui, je fais des porte-clés de pièces d'ordinateurs que je démonte, que je deviens technicien service après-vente tout en continuant à écrire et suivre mes projets économiques dans la vidéo, ce n'est pas forcément un hasard, ni une bonne ou une mauvaise chose. C'est simplement une question de parcours.

À 35 ans, je n'ai pas encore atteint de pointes dans mon développement professionnel et économique. J'ai investi, j'ai monté, j'ai perdu, j'ai repris en tapant toujours un peu plus haut, mais sans jamais stabiliser la situation.

Je suis dans une phase de stabilisation pour pouvoir me concentrer sur une partie de ma vie qui m'a échappé longtemps, celle des sentiments et de la famille. Ça ne rapporte rien, ça coûte cher, mais ça n'a pas de prix.

Trouver l'équilibre dans tout ça, c'est compliqué. Je connais des gens qui ont tout bien fait du premier coup, pour s'ennuyer à trente ans et être prêts à tout lâcher pour un peu de piment. La même chose à d'autres âges. Si c'est pour avoir le goût du risque et ne plus me rendre compte de ce que j'ai, le bonheur au sens de la stabilité ne m'intéresse pas.

L'avenir se construit chaque jour un peu à la fois, et si quelque chose vous passionne cinq minutes, ce n'est pas perdu, c'est juste une occasion de penser différemment et de découvrir d'autres choses pour ne pas s'ennuyer.

Cette idée fixe, je ne la cherche plus, je sais ce qu'elle est, rendre ma famille heureuse. Pour ça, j'ai besoin d'argent et de temps de qualité à passer avec ceux que j'aime. Le reste devra d'imbriqué un peu chaque jour avec ça.

Donc je fais des porte-clés pour être certain du pourquoi à l'instant T, mais sans plus laisser les gens me dire que peut-être je devrais utiliser ce temps à quelque chose de plus productif.

Je fais ce que j'aime un peu chaque jour. Et je vous conseille de faire de même.